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L’histoire de l'Avenir de Fully

Une vieille dame centenaire !

Le début d'une belle aventure

1919-1939

C’est le 13 janvier 1919 que naît la fanfare l’Avenir de Fully, sous l’impulsion de plusieurs militants conservateurs, parmi lesquels Hermann Boson, Jules Bender, Aloys Gillioz et Henri Carron. Les premiers instruments commandés ne suffisent pas pour tous les intéressés, puisque la fanfare attire une cinquantaine de musiciens en devenir. Le premier directeur, Aloys Gillioz, a fort à faire : les membres sont motivés mais encore peu habiles. Les premières répétitions ont lieu dans la salle de classe d’Hermann Boson. A peine ont-ils appris à manier l’instrument que les musiciens doivent encore apprendre à jouer en marchant !

Avec seulement quelques mois d’existence au compteur, la fanfare organise le festival des fanfares et chorales conservatrices du centre. Pour financer les instruments et le festival, chacun met la main à la pâte ! Comme il n’y avait pas de moyens disponibles pour se payer encore un costume, un chapeau de paille suffisait alors pour assurer la cohésion vestimentaire de l’ensemble. De même, il fallut attendre 1932 pour que la fanfare ait son propre drapeau, puisqu’elle partageait le premier avec la Cécilia, la société de chant de Fully. En 1934, l’Avenir organise à nouveau le festival. 20 sociétés y participent. Un bal populaire clôture la fête, une nouveauté qui séduit largement le public ! 

Dès le début, la fanfare organise des événements dans les villages de Fully, parmi lesquelles la sortie de Nouvel An, en commençant par Mazembroz pour traverser jusqu’à Branson où la Diane était jouée à minuit. Les fanfarons festoyaient et animaient le village toute la nuit jusqu’à l’heure de la messe en compagnie de la Cécilia. Très tôt, la fanfare prit aussi l’habitude de défiler dans la Fontaine le 19 mars, jour de la Saint-Joseph, une coutume qui perdure encore aujourd’hui. L’Avenir participe aux fêtes religieuses, comme lors des processions de la FêteDieu et de la fête patronale.

Un développement continu

1939-1959

De 1939 à 1945, la guerre mobilise un certain nombre de membres de la fanfare. Il faut leur trouver des remplaçants, et Alexis Carron va se charger d’enrôler des jeunes musiciens et de les former afin de permettre la progression continue de l’Avenir. Après Aloys Gillioz, Fernand Launaz, Emile Bender et Etienne Launaz, Cyrille Maillard prend la direction de l’Avenir en 1945. Très apprécié, il parvient à instaurer de la rigueur en répétition, sans que l’ambiance n’en pâtisse, puisque les membres de la fanfare sont toujours ravis de s’améliorer. C’est d’ailleurs dans ces années que se forment un certain nombre de futurs excellents musiciens de l’Avenir, parmi lesquels Martin Carron, qui en devient le directeur à la suite de Cyrille, en 1948, à l’âge de 21 ans ! Martin, qui avait été trompette militaire sous le commandement de Guido Anklin, apporte un nouveau style à la fanfare et lui fait découvrir de nouveaux genres musicaux.

Dans les années 1940, un petit groupe de musiciens se crée pour animer la vie de la commune de manière moins formelle. Ce premier groupe s’appelle La Petite fanfare, et il dispose même d’un drapeau confectionné par Eloi Taramarcaz, portant l’inscription « Les Amis de la Dive Bouteille ». La tâche principale de la Petite fanfare est alors d’animer le 15 août sur les hauteurs de Fully, à Sorniot, une habitude qui perdurera de nombreuses années. 

C’est aussi durant cette période que la fanfare troque les chapeaux de paille pour une casquette noire, en partie grâce à la concurrence avec la Liberté, qui se préparait à sortir avec de nouveaux couvre-chefs. Il fallait donc que l’Avenir se pare elle aussi de nouveaux atours. 
En 1951, l’Avenir dispose enfin de sa propre salle de répétition, au-dessus du café de l’Avenir. Le local est mis à disposition par le parti conservateur, qui possède alors le bâtiment. C’est un moment important dans la vie de la fanfare, qui ne changera dès lors plus de lieu de répétition.

L'ère Martin Carron

1959-1979

Directeur depuis 1948, Martin Carron garde la baguette durant près de trois décennies. Sous ses ordres, l’Avenir se développe et s’assure une place de choix parmi les fanfares valaisannes. L’aura du directeur rayonne même au-delà du canton, puisque sa marche de procession Gloire à Dieu est le morceau le plus joué dans toute la Suisse. Il compose un bon nombre d’autres marches, parmi lesquelles Allégresse, Jour de Fête ou encore Vers l’Avenir.

En 1959, les musiciens de l’Avenir étrennent leur premier uniforme complet, de couleur pétrole. Une année plus tard, l’Avenir organise son troisième festival. Il fait très chaud ce week-end-là, à tel point que la tente du festival doit être arrosée pour la rafraîchir ! Le festival se termine avec un joyeux bal populaire pour fêter cette réussite.

En 1965, l’Amicale des Fanfares Conservatrices et Chrétiennes Sociales du district de Martigny est créée, avec 7 sociétés membres. Le but est d’organiser des fêtes plus régulièrement afin de garantir des fonds pour la bonne marche des fanfares. Quelques années plus tard, en 1969, la fanfare fête son 50ème anniversaire lors de l’Amicale avec une grande manifestation qui réunit anciens et jeunes musiciens.  
Après s’être vu mettre à disposition la salle de répétition par le Cercle de l’Avenir, ce dernier propose à la fanfare d’acquérir le bâtiment, chose acceptée à l’unanimité en 1972. Le café rapporte un plus financier pour la fanfare, dont les affaires marchent très bien. 

En 1975, après 16 ans de bon service, les costumes pétrole sont remplacés par un nouveau costume bleu royal et jaune vif. 1975, c’est aussi l’année de l’inauguration du nouveau drapeau dessiné par Camille Ançay, arborant au recto les armoiries de Fully d’où jaillissent des clairons blancs, et au verso l’alliance de la musique, du vin et des fruits. Après tous ces changements dans la fanfare, un autre grand événement se produit : en 1977, après 30 ans de direction, Martin Carron laisse sa baguette à Roland Roduit, puis à Maurice Colliard.

L'arrivée des femmes dans la société

1979-1999

Après Maurice Colliard, c’est au tour de René Bobillier de diriger l’Avenir, de 1983 à 1996. Il donne l’impulsion pour organiser des auditions des jeunes musiciens de l’école de musique récemment créée. C’est d’ailleurs dès 1982 que débute la tradition du camp musical estival, un moment toujours fort apprécié des jeunes et moins jeunes ! En 1996, la baguette passe à Marc-André Barras, avec lequel la fanfare obtient la deuxième place du défilé en 2ème catégorie lors de la fête cantonale de Savièse.

En mai 1980, l’Avenir organise son 4ème festival. Ce sont 3 jours de liesse au cœur du village, entre les défilés, le concert d’Enrico Macias, une nouveauté sous la forme de prestations en salle devant un jury, la « Fête de la vigne et du vin », et un grand banquet pour clôturer le tout. En 1994, l’Amicale du district lui offre l’occasion de célébrer son 75ème anniversaire avec une comédie musicale retraçant l’histoire de l’Avenir.

En 1986, la fanfare s’ouvre enfin aux femmes, avec l’entrée de Brigitte et Rachel Roduit ! Cette ouverture avait donné lieu à un débat houleux, mais à une large acceptation de la part des membres de l’Avenir. Elle en accueillera encore bien d’autres durant les années suivantes, preuve de l’intérêt féminin pour le monde de la musique de cuivre. 

La fanfare s’agrandit donc, et la nécessité de disposer d’un local plus grand devient pressante. En 1991, la fanfare fait donc rénover et agrandir le bâtiment de l’Avenir, pour avoir finalement une grande salle de répétition, une salle de cours et un carnotzet au sous-sol, ainsi que le café.

Les jeunes musiciens sont motivés, et en 1991, accompagnés de quelques musiciens plus âgés, ils se rendent à la Fête fédérale de Lugano pour concourir en 4ème catégorie sous la direction de Thierry Bobillier. En 1998, pour encourager le travail de ses jeunes solistes, l’Avenir organise le Concours national des solistes et quatuors de cuivre et leur donne ainsi l’occasion de se produire à la maison.

Une vieille dame qui ne s'essouffle pas !

1999-2019

Après l’entrée des filles dans la fanfare, l’Avenir met une femme à sa tête en nommant Corinne Schers comme directrice en 2002. A sa démission, Yves Gaudin assure la fin de saison 2008-2009 avant que Christophe Jeanbourquin prenne les rênes de la société. Il va contribuer grandement aux progrès musicaux de l’Avenir, et forme toute une série de jeunes musiciens talentueux. Après lui se succèdent, pour de courtes périodes, Yorick Biselx, Jérémy Monnet et Naila Hemdane, sous-directrice de la fanfare. En 2016, Damien Lagger reprend la baguette et apporte un dynamisme égal à sa jeunesse et son talent !

En 2001, à l’occasion du festival, la fanfare inaugure son drapeau actuel au son de la marche « Black Fully », écrite par MarcAndré Barras. Dessiné par Joëlle Shaffer, le drapeau décline le motif de la châtaigne aux couleurs des saisons. La composition symbolise l’Avenir : un ensemble harmonieux musicalement et humainement.

En 2005, les uniformes, vieux de 30 ans, sont quelque peu défraîchis. L’Avenir inaugure alors son nouveau costume lors de l’Amicale du district. Dans les mêmes tons que le précédent, le costume actuel étonne par son asymétrie, et son bleu évoque le ciel tandis que le jaune rappelle le soleil, voire, selon certains, la Petite Arvine…

L’apparence de la fanfare est donc modernisée en ce début de millénaire, et l’école de musique aussi ! Après Christian Dorsaz, Gérald Morard en prend la responsabilité, suivi par Anne Barman et Julie Rausis. Le travail de formation paie : plusieurs des membres de l’Avenir sont engagés dans la fanfare militaire, les bons résultats dans les concours se multiplient et les jeunes sont les piliers musicaux de la fanfare. Pour encourager les tout jeunes musiciens, une minifanfare se crée en 2004, l’EMA. D’abord dirigée à ses débuts par Nicolas Dorsaz, puis pendant 12 ans par Séverine Rausis-Dorsaz, elle est maintenant placée sous la baguette de Julien Grange et se produit lors de diverses manifestations à Fully ou ailleurs. 

Grâce à la motivation des jeunes, soutenus avec enthousiasme par les anciens, l'Avenir a donc pu souffler ses 100 bougies en beauté lors du 104ème festival de la FFDCC chez elle. En pleine forme, elle peut regarder avec confiance vers l'avenir !

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